Entreprise de nettoyage : itinéraire d’un esclave !
La société JBR NETTOYAGE, société par actions simplifiée, immatriculée sous le SIREN 518525902, est en activité depuis 12 ans. Située à ARPAJON (91290), elle est spécialisée dans le secteur d’activité du nettoyage des bâtiments et nettoyage industriel. Sur l’année 2020 elle a réalisé un chiffre d’affaires de 549 100 €.
Elle est présidée par Wilfrid DUBOIS qui dirige 8 autres entreprises…
Nous avons un adhérent que nous appellerons M. K. dans cette entreprise qui a fait appel à nous.
Cet adhérent a 10 ans ancienneté, son patron a d’abord voulu le licencier purement et simplement. Comme nous sommes intervenus, il a ensuite voulu lui faire signer un temps partiel.
Mais M. K. n’est pas d’accord : « j’ai un contrat de 35 h depuis 11 ans je ne vois pas pourquoi j’accepterai un temps partiel ! Avec une baisse de salaire qui ne me permet plus de vivre ».
Du coup, nous avons demandé à son employeur de lui accorder un temps plein.
Là, la direction a été emmerdée et a proposé à M. K. un temps plein… Mais quel temps plein ! Un emploi du temps intenable et inhumain.
Lorsque nous l’avons lu, nous n’en avons pas cru nos yeux.
Et M. K., lui, n’en dort plus la nuit.
Donc nous avons réécrit à l’employeur sous forme de lettre ouverte, vous pouvez la consulter en cliquant ici.
Nous espérons qu’à la lecture de cette lettre, tout le monde pourra prendre conscience que le monde dans lequel nous vivons n’est pas celui de BFM TV qui nous raconte sans cesse que les gens sont des fainéants et ne veulent pas travailler.
Voilà encore une exemple de ce qu’il se passe dans notre pays avec des employeurs sans scrupules, un gouvernement méprisant et hors sol et des syndicats complices.
Nous allons détailler ci-après le planning de notre adhérent M. K. pour bien saisir l’étendue des dégâts que peut causer ce genre d’entreprise.
Démonstration. Prenons l’emploi du temps du lundi.
Itinéraire de M. K. (qui n’a pas de véhicule parce qu’il n’en a pas les moyens et qui est donc contraint par les transports en commun)
M. K. commence par partir de chez lui, de Bondy dans le 93, pour aller à Cerny dans le 95. Temps de transport estimé : au pire 3h10, au mieux 2h30.
Devant être sur place à 6H du matin, M. K. pour être sûr d’être à l’heure à son poste, devrait partir de chez lui à 3H du matin. Tout ça pour 3H de mission sur place. De 6H à 9H du matin.
Problème, il n’y a pas de transports à 3H du matin. Comment fait M. K. ? Admettons qu’il y arrive.
A 9H, c’est à dire à la fin de son premier service, M K. doit foncer de Cerny à Arpajon, dans le 91 pour aller vider des poubelles dans une résidence. Temps de transport estimé : 2H. Pour une mission qui dure, tenez-vous bien, une demi-heure… de 10h à 10h30.
Donc là encore, problème : M. K. n’a pas le temps de tenir l’emploi du temps. Il est impossible de se rendre de Cerny à Arpajon en 1H comme son employeur lui impose.
Après cette mission de 30 minutes M. K. peut souffler un peux… de 10H30, à 14h il a un trou mais impossible de rentrer chez lui c’est trop court. Donc il va errer dans les transports.
Rappelons que M. K. est parti de chez lui à 3H du matin. Il a déjà 7H30 de travail et de transports dans les jambes. Sa mission suivante : Arpajon / Etampes dans le 91 de 14H à 15h. Temps de trajet estimé : 1H. Pour une mission d’1H.
Puis M. K. doit revenir à Arpajon là où il était le matin, pour vider à nouveau les mêmes poubelles. Non vous ne rêvez pas. Temps de trajet estimé : plus d’1H pour une mission à nouveau, d’une demi-heure…. de 16h à 16h30.
Après cette mission d’une demi-heure, M. K. a 1H20 pour se rendre à l’autre bout du 91, à Champcueil pour faire 2H de ménage intensif dans une école. de 17h50 à 19h50.
Problème, il faut 1H50 pour s’y rendre, avec 3 transports différents (deux RER et un bus) et 20 mn de marche. M. K va finir sa journée à Champcueil à 19H50.
De là, bien sûr, il doit rentrer chez lui à Bondy.
Temps de transports à cette heure là : près de 4H !
Donc en finissant à 19H50, alors qu’il a commencé sa journée à 6H, M. K. doit se taper 4H00 de transports pour rentrer chez lui.
Donc au mieux, M. K. arrivera chez lui à minuit. A condition que M. K ne rate pas son bus qui part un peu avant 19H50 !
Et rebelote le lendemain.
Pour résumer : 10H00 (au mieux !) de transports pénibles dans la journée + 7H de travail très dur.
Soit des journées de 17H30.
Pour un salaire montant péniblement à peine au-dessus du SMIC.
Est-ce que c’est sérieux ? Est-ce que nous pouvons tolérer qu’un employeur traite des êtres humains de cette façon ? Pour nous, la réponse est évidente : NON !
Publiez, partagez jusqu’à ce que cela parvienne aux oreilles des entreprise et des utilisateurs qui arrivent tous les jours dans des locaux propres, sans se soucier de savoir qui, quand et comment ont été vidées les poubelles !
Et nous en avons encore sous le capot, car M. K. n’est pas le seul salarié à être venu nous voir.
Si vous partagez nos valeurs humanistes, notre révolte et notre liberté de penser, n’hésitez plus, rejoignez-nous !
Les commentaires sont fermés.