La société MEUBLES IKEA FRANCE est une entreprise que tout le monde connaît.

Soit avec l’image qu’ils veulent donner d’enseigne sympa et écolo, soit comme un prédateur des forêts responsable de l’abattement de 1 % des forêts chaque année…

Ikea est spécialisée dans le commerce de détail de meubles et dispose de 36 magasins sur le territoire français + un siège social et un centre d’appel. Soit 38 établissements en tout.

Le SCID est présent chez IKEA et a des élus dans les CSE (Comité Social et Économique) de certains magasins.

Ikea doit aujourd’hui organiser les élections pour le renouvellement de ses élus dans les 38 établissements.

Ce qui déterminera le paysage syndical chez Ikea pour les 4 prochaines années, ce n’est pas rien. Nous avons donc participé aux réunions de négociations qui préparent ces élections.

A la suite de quoi, nous avons décidé d’attaquer IKEA en justice. Pourquoi ?

Pour deux raisons.

  1. D’abord Ikea se doit de mener des négociations loyales et sérieuses avec les organisations syndicales. La direction doit, par exemple, communiquer aux organisations syndicales la liste détaillée et nominative de tout le personnel. Afin que nous puissions vérifier les effectifs et la régularité des listes électorales. Nous considérons que IKEA n’a pas rempli son obligation sur ce point. Donc nous demandons la réouverture des négociations pour que IKEA transmette bien ces éléments.
  2. Ensuite, lorsque l’entreprise comporte plusieurs établissements (plusieurs magasins en l’occurrence), un CSE d’établissement doit être envisagé pour chacun d’eux.La détermination d’établissements distincts permet de définir le niveau auquel les représentants du personnel seront élus et exerceront leurs missions.

Pourquoi c’est important ? Parce que nous considérons que les élus doivent être au plus près des salariés, et donc dans le même magasin, pour bien comprendre les problématiques et trouver des solutions adaptées.

Autrement dit, nous revendiquons un syndicalisme de proximité pour défendre les salariés au plus près de leurs besoins et des spécificités de chaque magasin, de chaque zone géographique.

D’ailleurs, la loi a choisi le cadre de l’établissement distinct pour la désignation des délégués syndicaux.

Cela s’inscrit nécessairement dans une volonté d’assurer la représentation des salariés à un niveau de proximité permettant aux salariés d’être représentés de manière efficace.

Or, si IKEA envisage bien un CSE dans chaque établissement, la direction a décidé de négocier l’organisation des élections au niveau national. C’est-à-dire qu’une poignée de gens vont négocier pour l’ensemble des magasins de France, sans aucune négociation locale.

Ce qui empêche les délégués syndicaux de chaque établissement de négocier pour leur propre magasin.

Nous considérons que cette centralisation voulue par IKEA pose un problème de concordance avec les prérogatives des délégués syndicaux prévues par le code du travail.

Nous demandons donc à Ikea de rouvrir des négociations au niveau de chaque magasin.

L’affaire a été plaidée le 23 avril devant le tribunal judiciaire de Versailles, nous attendons le délibéré prévu pour le 21 mai prochain… A suivre !

Le SCID : pour remettre l’humain au centre des décisions