ATTENTION ! Cette année les 24 et 31 décembre 2017 tombent un DIMANCHE !

Alors lisez bien ce qui suit…

Cela fait des années que notre syndicat, le SCID, s’est positionné très clairement contre le travail dominical dans le commerce.

Pour plusieurs raisons.

D’abord, nous pensons qu’il est fondamental d’avoir au moins une journée de repos en commun dans notre société. Pour se retrouver en famille, entre amis, pour faire du sport, pour se cultiver, pour s’amuser, pour se reposer. Pour vivre quoi.

Dans le commerce, on travaille déjà très majoritairement le samedi, ce qui fait qu’on ne voit ni ses enfants ni son conjoint ce jour-là. On n’a pas de vie sociale comme les autres. C’est dur.

Dans le commerce, on a aussi déjà des horaires compliqués toute la semaine :
horaires décalés, travail de nuit ou en soirée, semaines hautes, semaines basses, ça change tout le temps.

Alors le seul jour fixe qui reste pour avoir une vie familiale et personnelle, c’est le dimanche. C’est vital pour recharger les batteries et maintenir les liens indispensables entre nous, les êtres humains qui vivons ensemble.

Ensuite, nous pensons que cette dictature de la consommation effrénée peut bien – et même DOIT – s’arrêter au moins une journée dans la semaine.
C’est bon pour notre porte-monnaie, pour notre cerveau, pour nos enfants, pour l’environnement.

Économiquement, nous pensons que la généralisation du travail dominical dans le commerce est aussi une erreur. Parce qu’il n’y a que les grosses enseignes qui peuvent absorber le coût des ouvertures dominicales. Donc, ces grosses enseignes récupèrent toutes les parts de marché et les petits commerces, les artisans qui – eux – n’ont pas les moyens d’ouvrir 7 jours sur 7, risquent de sombrer.

Et c’est bien dommage car ce sont les petits patrons et les artisans qui créent les emplois de qualité et pérennes dans le temps. A l’inverse, les grosses enseignes qui ouvrent le dimanche créent des emplois précaires, non qualifiés et à temps partiel.

Vous allez nous dire : quand on travaille le dimanche, on est payé plus. Ça augmente donc notre pouvoir d’achat.

Oui, pour le moment.

Deux remarques à ce sujet. Primo, en tant que syndicat défendant les intérêts des salariés, nous revendiquons l’augmentation des salaires plutôt que l’augmentation des horaires.
Si votre salaire vous permettait de vivre dignement et non de survivre, vous ne souhaiteriez peut-être pas aller bosser le dimanche.dimanches-24-et-31-decembre-2017

Secundo, vous ne croyez quand même pas que les patrons vont maintenir les majorations de salaire du dimanche ad vitam æternam ?
Si ?

Notre point de vue, c’est que des contreparties alléchantes ont été mises sur la table des négociations avec les « partenaires sociaux » pour qu’ils signent les accords permettant d’ouvrir les dimanches. Une fois que c’est ouvert, c’est ouvert, les clients s’habituent et les entreprises ne reviendront pas en arrière.

Par contre, elles peuvent renégocier les contreparties accordées aux salariés.

Parce que ça coûte cher tout ça et nous pensons que les patrons, d’ici quelques années, voire quelques mois, re convoqueront les « partenaires sociaux » pour leur dire : on n’y arrive plus là, la compétitivité de l’entreprise est en péril, soit on sacrifie des emplois, soit on revoit les majorations du dimanche.
Par exemple.

Et le dimanche deviendra un jour normal de travail, sans majoration de salaire.

On nous oppose aussi que le dimanche, de toute façon, est travaillé uniquement si le salarié est volontaire. « Alors si on ne veut pas, on ne travaille pas le dimanche. Qu’on n’empêche pas ceux qui le veulent de travailler le dimanche. Liberté ! »

A ça, on peut répondre que dans « liberté de travailler », y’a comme une contradiction dans les termes. Mais c’est une question de point de vue.

On peut aussi répondre que si demain le dimanche devient un jour normal de travail sans majoration, quel est l’intérêt ?

Enfin, cela pose une question hautement philosophique : la somme des intérêts particuliers constitue-t-elle l’intérêt général ?

Nous pensons, comme Rousseau, que non. Mais on ne va pas développer plus avant, sinon on va encore me dire (à moi qui écris ces lignes) que mon article est trop long…

Pour conclure, donc, il ne vous aura peut-être pas échappé que les 24 et 31 décembre prochains tombent un dimanche. Et naturellement, si vous travaillez dans une boîte qui ouvre le dimanche, on va vous demander si vous êtes « volontaire ».
En plus, c’est une période de TRÈS forte activité dans le commerce, donc votre chef va sûrement insister lourdement.

Tenez bon ! Vous êtes crevé(e), vous avez envie de préparer les fêtes comme tout le monde, d’avoir – enfin – deux jours de repos consécutifs avec vos proches ?

Nous vous proposons un petit acte de résistance :

dimanches-24-et-31-decembre-2017NE VOUS PORTEZ PAS VOLONTAIRE POUR TRAVAILLER LES DIMANCHES 24 ET 31 DÉCEMBRE.

Soyez ferme, quoi qu’on vous dise, c’est votre droit. Et puis ce sera votre petit cadeau à vous pour le patron 😉

Le SCID : pour replacer l’humain au centre des décisions

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