Vivarte ou le règne des vautours… Ce sont bel et bien des vautours charognards qui attendent la mort des enseignes La Halle, Naf Naf et André du groupe Vivarte pour se régaler de leurs restes.

Ces vautours charognards, ce sont les quatre fonds d’investissement à la tête de Vivarte qui se sont payé les entreprises à crédit, créant ainsi plus de 2 milliards de dettes qui écrasent aujourd’hui le groupe.

Ces dettes ont totalement asphyxié les entreprises du groupe qui ont dû rembourser des échéances, au lieu d’investir et se développer.

S’en est suivie une fuite en avant qui a consisté à augmenter les prix pour doper les recettes et pouvoir rembourser l’investissement des actionnaires.

Les clients n’ont pas aimé et sont allés voir ailleurs.

Malgré ces graves erreurs stratégiques qui ont des conséquences terribles sur des milliers de salariés, les actionnaires comptent bien récupérer un max de pognon.

Du pognon défiscalisé si possible : des holdings ont été créées pour une société immatriculée au Luxembourg, Novartex.

Si des bénéfices sont réalisés par les fonds d’investissement, ces bénéfices seront donc imposés selon les règles particulièrement clémentes de la fiscalité luxembourgeoise.
Il n’y a pas de petits profits.

Et pour récupérer un max de pognon, les actionnaire ont choisi un expert en plans de licenciement massifs, un spécialiste des restructurations à la hache : Patrick Puy.

Présenté comme « le sauveur » de Vivarte, ses états de service démontrent qu’il est tout le contraire. C’est un killer, un tueur d’emplois, un déchiqueteur d’entreprises, c’est son fond de commerce. Et ça lui rapporte bien.

  • Moulinex en 2001 : 4 000 postes supprimés et un groupe rayé de la carte.
  • Fermeture de l’usine d’emballage Treofan en 2005 : 160 salariés licenciés.
  • Fusion puis suppression du spécialiste des plateaux-repas en avion Gate Gourmet en 2006 : 1 200 postes supprimés.
  • Smoby en 2008 : plus de 800 emplois perdus en quelques semaines.
  • Manuest-Vogica entre 2009 et 2010 : 248 emplois supprimés sur 382.
  • Le verrier Arc International en 2014 : 2 000 postes pulvérisés…

Lui, Patrick Puy, se définit comme un « médecin urgentiste ». On vous laisse juge.

En tous cas, vous imaginez ce qu’ont ressenti les salariés et les syndicalistes quand ils l’ont vu arriver à Vivarte…

Surtout que, déjà en 2015, quatre plans sociaux avaient supprimé 1850 postes à La Halle, chez Kookaï, Défi Mode et André.

Depuis, les salariés – qui font leur boulot jour après jour et qui subissent les aberrations stratégiques de leurs dirigeants – ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés.

VivarteLa sentence est tombée lors du Comité Central d’Entreprise du 24 janvier : le chausseur André (135 magasins, 780 salariés) va être vendu, tout comme l’enseigne Naf Naf (180 magasins en France et 400 dans le monde).

Les enseignes La Halle et La Halle aux chaussures vont fusionner et plus de 140 magasins vont être fermés, entraînant la suppression de 700 à 800 emplois.

Au total, le groupe va perdre encore plus de 2 000 emplois.

Comme l’a écrit Mediapart : « l’heure du capitalisme cannibale a sonné. Les actionnaires, les créanciers se disputent pour le moindre morceau, cherchant à arracher tout ce qui peut l’être, n’hésitant pas à précipiter la société vers sa perte pour en tirer encore quelques subsides. ».

Choqué, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué de presse  dans lequel il ne s’engage à RIEN.

Et pour cause, l’équipe infernale Hollande / Valls / Macron / El Khomri n’a RIEN fait pour réguler cette dictature de la finance qui tue nos emplois et notre économie. Bien au contraire, la loi Travail favorise les licenciements économiques.

Et aujourd’hui, ils tombent des nues ?

Pastèque sur le gâteau, rappelons que ce même gouvernement a mis en place le CICE, crédit d’impôt compétitivité emploi, qui a permis à Vivarte d’empocher 14 millions d’euros rien que l’an dernier !

Depuis 2013, c’est 45 millions d’euros de CICE qui sont rentrés dans les caisses du groupe ! Une manne à laquelle s’ajoutent les 26 millions d’euros par an d’allégements Fillon accordés sur les bas salaires.

Tout ça, c’est de l’argent public, payés avec NOS impôts. Et donné généreusement aux entreprises, sans conditions et sans exigences de contrepartie.

Il ne manquerait plus que le CICE serve à financer les plans de licenciement…

Un énorme gâchis

Vivarte : six PDG depuis 2012, 2 milliards d’euros de dettes, des aberrations stratégiques suicidaires, des fonds vautours qui se gavent en détruisant de l’emploi.

Et 17 000 salariés pris au piège d’une banqueroute qui menace.

À 4 mois de la présidentielle, le SCID interpelle les candidats qui se soucient des salariés et leur demande de tirer – ENFIN – les leçons de ces plans sociaux à répétition.

Il est urgent de replacer l’humain au centre des décisions, avant les intérêts court-termistes d’une poignée de financiers ultra libéraux qui nous tue et tue la planète.

Le SCID : pour replacer l’humain au centre des décisions


J-7: « Les brigades du SCID »
Saison 1 : L’arnaque de la loi El Khomri.

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