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Budget 2026 : toujours les mêmes qui payent

Budget 2026 : toujours les mêmes qui payent

Selon le Premier ministre François Bayrou « tout le monde doit participer à l’effort » pour réduire le déficit public de 43,8 milliards d’euros.

Tout le monde, vraiment ?

Du coup, on a cherché des mesures qui réduisent les revenus et le train de vie des élus, des membres du gouvernement et de certains hauts fonctionnaires. → On n’a pas trouvé. Lire.

Alors, nous avons cherché des mesures pour augmenter les impôts des plus riches de France. → Nous n’avons rien trouvé !

Après, nous avons cherché des mesures qui contraignent les entreprises qui bénéficient de millions de crédit d’impôt dans le cadre du CICE à embaucher au lieu de licencier. → On n’a pas trouvé non plus !

Pour finir, on a cherché des mesures fortes pour lutter contre l’évasion fiscale, car nous avons selon l’administration un coût de l’évasion fiscale de 80 à 100 milliards d’euros. On n’a rien trouvé non plus !!

Budget 2026 : des sacrifices… pour les mêmes

En revanche, contre les travailleurs, il y a plein de mesures :

  • Suppression de deux jours fériés (lundi de Pâques et 8 mai). On ne sait pas trop si cela occasionnera un supplément de revenus, il ne dit pas,
  • Gel des pensions,
  • Gel des prestations sociales,
  • Non remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite. Ce qui n’est pas du tout bon pour la qualité des services publics,
  • Rachat de la 5ᵉ semaine de congés payés, donc on aurait plus que 4 semaines de congés ou un peu de sous en plus en compensation de la 5ème semaine.
  • Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement vient d’annoncer le doublement du nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie ! On passerait de 3 jours de carence à 6 jours ! En d’autres termes, si vous tombez malade, vous attendrez 7 jours avant d’être indemnisé(e).

Encore un coup de massue pour les salariés les plus précaires, les plus exposés, les plus usés et qui n’ont pas les moyens de perdre une semaine de salaire.

Les maladies n’arrivent pas par hasard !

Les maladies frappent plus souvent ceux qui travaillent dur, qui sont debout, qui n’ont pas de bureau ni de mutuelle haut de gamme. Et c’est encore eux qu’on pénalise !

Du coup, une aubaine pour les employeurs qui pourront même utiliser ces reculs dans les NAO (négociations annuelles obligatoires) pour éviter d’augmenter les salaires.

Alors si avec tout ça, vous n’avez toujours pas les moyens de partir en vacances cet été, pas de panique ! Il ne vous restera bientôt plus de congés à poser. Problème réglé.

Mais attention, tout cela est présenté comme des “droits nouveaux”.

Le droit de travailler gratuitement deux jours fériés, de monétiser vos congés et de se faire exploiter avec le sourire. Bienvenue dans le monde d’Orwell : ces sacrifices nous rendent heureux.

Et pendant qu’on vous presse comme des citrons, devinez qui continue à toucher des dividendes records, à optimiser fiscalement, à vivre sans jamais rien devoir et à partir en vacances ? Ceux qu’on n’a toujours pas trouvés dans les mesures d’austérité (voir plus haut).

Toujours très discrets quand il faut “faire des efforts”, toujours prêts quand il faut encaisser.

Donc le Budget 2026 confirme une fois de plus que ce sont toujours les mêmes qui payent.

Il sera non seulement inefficace, comme tous les autres avant lui, mais il est mortifère pour les salariés.

Une saignée en bonne et due forme, maquillée en “solidarité budgétaire” qui va encore creuser les inégalités dans notre pays.

Nous ne nous laisserons pas saigner sans rien dire.

Budget 2026 : toujours les mêmes qui payent. Voici donc nos exigences :

  • Le retrait immédiat de toutes ces régressions sociales.
  • Une fiscalité réellement redistributive et proportionnée aux revenus.
  • Des moyens pour les services publics, pas pour les cabinets de conseil.
  • Lutter contre l’évasion fiscale.
  • Des aides publiques aux entreprises contraignantes pour l’emploi et les salaires.
  • Et pour finir, une politique d’augmentation des salaires, pas des horaires.

Ce n’est pas à nous, qui trimons tous les jours (oui parce qu’on a déjà perdu nos dimanches dans le commerce), de payer les crises que d’autres provoquent.

Donc, on ne négocie pas nos congés durement acquis, ni nos droits, ni notre santé.

Le SCID : pour remettre l’humain au centre des décisions

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